Auteur : Alice Fromonteil & David Glory
CREDO (AMU-CNRS-EHESS; UMR 7308) – http://www.pacific-credo.fr
L’île de Wallis est une des trois îles principales, avec Futuna et Alofi, de la collectivité d’outre-mer française de Wallis-et-Futuna. Depuis 2003, la population sur l’île a baissé de plus de 17 %, ce qui a des conséquences majeures sur la vie quotidienne des insulaires.
Une immigration des jeunes
Entre 2003 et aujourd’hui, la population de l’île est passé de 10 071 à 8 342 habitants : une baisse de plus de 17 %. Ce déclin démographique s’explique par la diminution du taux de natalité et le départ massif des jeunes pour des raisons économiques ou pour réaliser des études supérieures en Nouvelle-Calédonie ou en métropole. En effet, l’île ne propose aucune possibilité d’études supérieures et a une activité économique très restreinte.
Une île en déclin
Dans les villages, un grand nombre de maisons et de plantations sont laissées à l’abandon. De façon générale, l’île est considérée comme beaucoup moins bien entretenue qu’avant. Les associations sportives, politiques ou religieuses cessent d’exister. Devant ce spectacle apparaissent les souvenirs regrettés des familles nombreuses et de la jeunesse qui animait la vie insulaire dans la deuxième moitié du xxe siècle.
Un repeuplement saisonnier
Mais l’île se repeuple temporairement en juillet et en août, lorsque les étudiants reviennent pendant les vacances scolaires. Cette période est concomitante à la tenue de trois importantes commémorations : la fête nationale (14 juillet), la fête du Territoire de Wallis et Futuna (29 juillet) et l’Assomption (15 août). Pour valoriser et inclure cette génération montante, les chefs traditionnels organisent des concours de performances libres (danse, chant, théâtre, sketch, sport) qui créent un espace d’expression ludique, unique au cours de l’année. Ce regain de vie est par ailleurs un moment privilégié pour programmer des événements familiaux essentiels comme les mariages. Ces différentes temporalités liées aux mouvements migratoires de la jeunesse ont ainsi reconfiguré en profondeur le rythme de la vie insulaire.